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Stein van Oosteren - Pourquoi pas le vélo?

5 blocages qui vous empêchent de passer au vélo par Stein Van Oosteren

Attaché diplomatique franco-néerlandais à temps plein auprès de l’UNESCO, Stein Van Oosteren transpose les principes de la diplomatie multilatérale au sujet du vélo, générateur de débats. Son livre Pourquoi pas le vélo ? fournit une méthode et des exemples issus d’une dizaine de débats qu’il a rencontrés en France et à l’étranger. Nous avons eu le plaisir de le recevoir vendredi 8 octobre lors de notre talk pour échanger autour des freins à la pratique du vélo.

Se mettre au vélo : blocage culturel ou manque de conviction ?

La plupart des Français pensent que le vélo fait partie de l’ADN des Pays-Bas mais ils se trompent : les Hollandais étaient pro-voiture jusque dans les années 70. Le changement s’est opéré suite à un ras-le-bol de l’insécurité routière, de la peur, de la pollution, de la sédentarité mais surtout de l’impossibilité de profiter de l’espace public et du bien-être. D’ailleurs, pendant le confinement, nous avons pu nous régaler d’un espace public sans stress, sans danger, sans vitesse.

Le choc pétrolier de 1973 ayant mis toutes les voitures à l’arrêt, le gouvernement néerlandais, déjà sous pression des citoyens, a lancé le grand plan vélo et ainsi opéré un profond changement dans les mobilités citoyennes.

Le vélo n’est donc pas une question de culture mais de volonté citoyenne, politique et stratégique.

Les employeurs peuvent se poser de nombreuses questions auxquelles le vélo est une bonne réponse :

  • Que sera mon entreprise demain ?
  • Comment les individus se déplaceront-ils demain ?
  • Quelle est notre image de marque ?
  • Quelle est notre contribution à la société ?
  • Quelle est notre responsabilité vis-à-vis des problèmes environnementaux ?

Quels sont les freins à la pratique du vélo ?

Il n’existe pas aujourd’hui d’arguments rationnels en faveur de la voiture. On ne peut pas dire “c’est facile de se garer en voiture”, “la voiture est bon marché, bonne pour la santé et pour la planète”. La voiture est le contraire de tout cela alors que le vélo valide ces affirmations. 

La question à se poser aujourd’hui est plutôt “pourquoi pas le vélo ?”. Pourquoi ne pratiquons-nous pas le vélo alors qu’à 2h30 de train depuis Paris on découvre un tout autre monde où vraiment tous les âges utilisent le vélo au quotidien ? La catégorie d’âge la plus pratiquante aux Pays-Bas est d’ailleurs les 65 à 75 ans.

Quelles sont les barrières qui nous empêchent d’embrasser un mode de déplacement plus sobre ? Stein Van Ooosteren les résume en 5 P.

La peur

À vélo, on craint les voitures, la circulation dense et le risque d’accident. En réalité, le vélo n’est pas dangereux du tout. 

Nager est bien plus dangereux. Chaque année, en France, 1000 personnes décèdent par noyade. Pourtant, personne ne dit “je ne vais surtout pas à la piscine, c’est beaucoup trop dangereux !”.

D’autre part, 20 000 personnes décèdent chaque année, en France, d’accidents domestiques. Pourtant, le port du casque à la maison n’est pas imposé. 

Pourquoi personne ne s’élève devant ces risques ? Parce que nous allons tous à la maison, dans le jardin, à la piscine. Nous assumons ce risque.

3 000 personnes décèdent simplement en prenant le volant, mais nous n’en parlons pas puisque l’automobile est un automatisme.

Pour le vélo, on compte 160 décès par an en France. C’est 160 morts de trop, mais c’est très peu au vu des kilomètres parcourus.

Le danger en voiture est intégré alors que celui du vélo ne l’est pas encore.

Aussi, si en tant qu’employeur, le risque d’accident vous empêche de passer au vélo, sachez que le véritable risque pour votre entreprise est plutôt d’être larguée. Si elle n’embrasse pas le virage de la mobilité, elle n’existe plus demain. Les employés veulent du sens. Ils demandent de plus en plus à leur futur employeur s’il dispose d’un parking vélo, d’une flotte de vélos, de douches, etc.

Pour les individus, le réel danger est de ne pas faire de vélo. Le risque de maladie cardiaque ou d’obésité augmente. Bouger permet de ne pas s’exposer à un parcours maladif.

Ensuite, il existe aussi une part de peur métaphysique : nous n’aimons pas changer. Mais aujourd’hui, pour être dynamique, fort, convivial et enthousiasmant sur un marché, il faut être prêt à prendre le virage du vélo.

La perte

Notre esprit n’est pas capable de voir ce qu’il va gagner en changeant. Cela demande un effort d’imagination que nous ne prenons pas la peine de faire.

Or, quand vous investissez dans le vélo, vous rendez les gens plus heureux. Sans faire de poésie, il est prouvé que bouger pendant 30 minutes libère des endorphines, une drogue naturelle. D’ailleurs, une fois que l’on se met au vélo, on ne revient jamais en arrière. Grâce aux corona-pistes, beaucoup de citoyens se sont mis au vélo et continuent encore à pratiquer.

Les préjugés

Les préjugés peuvent bloquer la transition d’un ancien à un nouveau modèle. Pour le vélo, on entend notamment :

  • “C’est dangereux !”
  • “Je fais comment quand il pleut ?”
  • “Comment puis-je transporter mes enfants ? mes affaires ? mes parents à l’aéroport ?”
  • “Mon parcours est en relief.”
  • J’habite à la campagne.”

En vérité, ce qui nous empêche de pédaler, c’est le manque de réseaux cyclables. Pour l’instant, on ne le voit pas car nous ne sommes pas urbanistes. On ne peut pas imaginer le paysage urbain autrement car nous ne sommes pas formés pour.

On a tellement été habitués à un monde où la voiture prend toute la place qu’on considère toute nouveauté comme embarrassante. On dit que les cyclistes conduisent mal, créant l’anarchie.

La pensée dominante

Dans notre société, on a très peur de penser différemment. On est formaté pour penser comme les autres et on paraît farfelu si on ne se comporte pas comme la majorité.

Stein van Oosteren a un jour entendu une chroniqueuse lancer sur un plateau télévisé : “qu’est-ce qu’il y a de plus ridicule qu’un homme en costard sur une trottinette ?”. Le but de ce genre de phrase est de ridiculiser l’autre lorsque l’on sait très bien qu’il a raison. Quand on se fait doubler par un petit moyen de transport qui est discret, qui ne coûte rien, qui est mieux pour sa santé, on sait très bien qu’il y a un problème, qu’on s’est peut-être trompé de système. Mais comme c’est le système de tout le monde, nous n’osons pas le remettre en question par peur du ridicule.

Pourtant, le ridicule peut se transformer en force. Aujourd’hui, une entreprise moderne investit dans le bien-être de ses salariés. La première action à mener en ce sens est de faire bouger ses employés.

La passivité

On a tellement eu l’habitude en France d’être transporté comme des légumes sur la banquette arrière de nos parents, dans des bus, ou dans toute sorte de machine qui nous déplace, qu’on ne marche plus. Le Français moyen marche 300 mètres par jour alors qu’il marchait 7 kilomètres dans les années 50.

En effet, sortir de son lit, se rendre dans son salon, puis dans sa voiture, dans son bureau,  puis à la cantine et vice-versa nous fait comptabiliser 300 mètres. 

Le vélo donne le supplément d’activité dont nous avons besoin pour être bien. C’est notre assurance-vie minimale.

Pour se poser des questions sur notre façon de vivre, nous avons besoin d’une disruption : un déménagement, un changement d’employeur, la naissance d’enfants, etc. Il est possible en tant qu’employeur de créer ce moment disruptif à finalité heureuse.

Les employeurs sont la force économique du pays et peuvent donc contribuer à l’amélioration de la société, demander de l’aide aux collectivités.

Comment surmonter les freins à la pratique du vélo ?

Le vertige est une peur qui survient dès lors que l’on se met en hauteur tout en restant connecté à la terre ferme. Cela correspond à une peur de quitter un “ancien monde”, par exemple, un bâtiment lorsqu’on se penche à un balcon du 10ème étage. 

Toutefois, dès lors qu’on quitte le sol, comme au sein du panier d’une montgolfière, la peur s’estompe.

Ainsi, si vous avez effectué la transition vers le vélo, vous ne pensez plus voiture. Vous en avez toujours besoin à certains moments, mais vous n’avez plus peur et ne vous posez plus de questions.

Il faut juste repenser la manière dont on va d’un point A à un point B. Si le vélo fonctionne toujours aux Pays-Bas, c’est aussi parce que l’intermodalité est facilitée par les trains.

Une fois lancé, on ne le regrette jamais car on ressent les investissements pour notre santé, notre bien-être, pour notre responsabilité sociétale et environnementale.

Le coût de la non pratique du vélo en entreprise

Aux Pays-Bas, les arrêts maladie sont réduits de moitié par rapport à la France (une semaine au lieu de deux).

Si on multiplie le coût d’une semaine de salaire par le nombre d’employés, en additionnant le stress engendré sur les autres employés, on arrive sur des sommes absolument monstrueuses. 

Or, il est possible de les éviter en investissant dans le vélo d’entreprise qui permet aux salariés de bouger. Le vélo n’est pas la solution à tous mais il est certain que les individus tombent malades parce qu’ils ne bougent pas suffisamment.

Un parc automobile demande beaucoup d’investissement pour la réparation, l’entretien, la surveillance. Les entreprises hollandaises préfèrent éviter ces frais élevés qui véhiculent en plus un mauvais message auprès des employés : “prenez la voiture, sédentarisez-vous, circulez dans les bouchons”.

Certaines entreprises françaises, comme celles des services à domicile, prétextent que leurs employés ne peuvent pas faire tous leurs trajets à vélo. Aux Pays-Bas, c’est le contraire : si les salariés ont de multiples trajets à faire, ils sont incités à prendre le vélo car la voiture fait perdre beaucoup de temps sur la route.

Le programme employeur pro-vélo

La fédération française des usagers de la bicyclette accorde un label aux employeurs mettant en place des dispositifs pour le vélo, et donc en faveur de ses employés.

Le programme pro-vélo permet de financer des solutions en faveur du vélo et de vous récompenser pour cela. Une opportunité pour les entreprises de plus de 50 salariés qui sont obligées de mettre en place des actions de mobilité durable.

Le programme en est à ses débuts, l’objectif est de labelliser 4 500 employeurs d’ici 2023. Aussi, vous pouvez rejoindre dès maintenant les premières entreprises pro-vélo !

On vous donne rendez-vous le premier jeudi de novembre pour parler du forfait mobilité durable et du crédit mobilité lors de notre prochain talk. Grâce à notamment l’intervention de Skipr et Ekodev, vous saurez comment articuler ces solutions et le vélo dans votre entreprise.